Dans le secteur des communications, le recours à la sous-traitance prend plusieurs formes et vise une vaste gamme de tâches, d’emplois et de spécialités. Certains emplois sont particulièrement visés par le recours à la sous-traitance dont les conseillers en centre d’appel et des techniciens d’installation.
Nous pouvons aussi constater que plusieurs employeurs utilisent des projets « spéciaux », supposément temporaires, pour initier la sous-traitance de certains services.
De plus, certains emplois comportant peu de postes dans l’unité d’accréditation sont envoyés en sous-traitance par attrition, c’est-à-dire au moment du départ, à la retraite ou pour une autre cause, de la personne titulaire du poste.
Plus récemment, l’argument de la pénurie de main-d’œuvre est invoqué par les employeurs pour justifier leur recours à un sous-traitant qui lui dispose d’employés dans un métier ou une spécialité donnée.
Afin d’obtenir un portrait plus complet des emplois sous-traités dans votre secteur, vous pouvez d’une part, discuter avec vos collègues membres du syndicat qui ont le plus d’ancienneté pour savoir si, par le passé, certaines tâches étaient effectuées à l’interne. D’autre part, demeurez vigilants lorsque vous voyez de nouveaux visages sur les lieux du travail qui ne font pas partie de l’unité d’accréditation. Finalement, n’hésitez pas à communiquer avec le service de recherche du SCFP Québec qui œuvre précisément dans la lutte à la sous-traitance.
Les clauses relatives à la sous-traitance que l’on retrouve dans le secteur des communications varient d’un employeur à l’autre. On peut identifier deux types de clauses. Le premier prévoit un engagement de l'employeur qui doit prioriser les employés à l’interne plutôt que de recourir à la sous-traitance. Le second type de clause prévoit que l’employeur pourra recourir à la sous-traitance en respectant un pourcentage du travail fait par les membres de l’unité d’accréditation (soit en nombre de postes, en heures travaillées ou en type de production).
Pour certaines fonctions, la règle de base est que 80 % de la charge de travail doit être effectué par les membres de l’unité d’accréditation.
Si l'employeur dépasse le ratio permis, il doit engager des employés internes selon 75 % du dépassement annuel en janvier de chaque année. Le calcul est alors fait sur les 12 derniers mois, individuellement pour chaque fonction où la sous-traitance est présente.
L'employeur doit envoyer au syndicat des rapports mensuels pour chaque fonction.
Le recours à l’arbitrage peut aussi donner des résultats intéressants comme en témoignent les pouvoirs accordés à l’arbitre dans la clause suivante :
« En cas de grief alléguant une infraction au présent article, l'arbitre a le mandat d'obliger l’Employeur à cesser tout travail fait en sous-traitance, d'ordonner à l’Employeur d'engager des employés permanents et d'obliger l’Employeur à verser les cotisations syndicales perdues par le Syndicat. »